Le Monde : L’Accomplissement Suprême

Le Monde clôt l’aventure des arcanes majeures comme une apothéose. Une femme nue, dont le sexe est juste couvert par un drap à la manière des sculptures antiques, tient dans une main un bâton, signe du masculin et de l’actif, dans l’autre une fiolle, signe du féminin et du passif. L’être a trouvé le parfait équilibre, accepte toutes les polarités : elles sont nécessaires à son parfait épanouissement. Autour de la forme d’amande végétale qui l’encadre, quatre entités : en haut un ange, qui représente la famille des coupes, un aigle pour la famille des épées, en bas une sorte de bœuf pour la famille des deniers, un lion pour la famille des bâtons. À ce stade, tous les apprentissages ont été réalisés concernant les émotions, les pensées, la matière et l’action.

Le Monde nous parle d’un grand accomplissement procurant une grande joie. Dans la lecture thérapeutique que nous en faisons, nous comprendrons que nous sommes en parfaite connaissance de nos forces et nos faiblesses. Il s’agit de maîtrise, non pas dans le sens de contrôle absolu, mais plutôt de juste connaissance de soi-même qui nous permet de prendre les bonnes décisions aux bons moments. Nous savons, et nous avons en permanence comme choix l’infini des possibles.

On peut penser à cette citation de Carl G. Jung : “Il ne s’agit pas d’atteindre la perfection, mais la totalité” : nous avons découvert nos parts d’ombre et nous avons fait la paix avec nous-même, nous sommes sortis du cercle vicieux de la souffrance par la peur, la culpabilité et le refoulement. Nous connaissons les règles de l’Univers et nous y naviguons aisément et dans la lumière.